Apport du traitement manuel neural dans la douleur chronique. Du reboutement à l’essor des neurosciences

Apport du traitement manuel neural dans la douleur chronique. Du reboutement à l’essor des neurosciences.

Résumé

Les douleurs neurales sont les plus fréquentes des douleurs chroniques. Elles sont également plus gênantes, plus prononcées et plus anciennes que les douleurs non neuropathiques. De plus, l’hyperactivité neurale entraîne fréquemment des adaptations posturales responsables de douleurs à distance. Les douleurs neurales répondent mal aux traitements médicamenteux classiques (antalgique et anti-inflammatoire) et sont insuffisamment prises en compte par les thérapeutes manuels. Depuis plusieurs siècles, des stimulations manuelles sont appliquées directement sur le nerf. Aujourd’hui, nous dirions que ces stimulations manuelles permettent une modulation des voies de communication afférentes et efférentes et ainsi modifient le seuil de déclenchement des réactions neuromusculaires responsables des spasmes musculaires et des blocages articulaires. Avant d’envisager un traitement ostéopathique ou posturologique, il paraît pour le moins utile, voire indispensable, afin d’obtenir un résultat pérenne, d’investiguer cliniquement les voies de communication neuronale. Dans ce premier article, nous présentons les bases historiques des traitements neuraux qui permettent de développer une méthodologie de neurostimulations manuelles. Puis, nous développerons un exemple d’application dans le prochain numéro.
Dès la fin du XVIIIe siècle, il était connu que la douleur neurale se manifeste préférentiellement à l’émergence des rameaux nerveux et que la stimulation de ces rameaux (étirement, pression…) peut exacerber la douleur, mais également la traiter. Au XIXe siècle, des traitements basés sur l’étirement des nerfs sont pratiqués par d’illustres chirurgiens notamment dans la sciatique ou les névralgies cervico-brachiales, aussi bien en Europe qu’aux USA.

Mots-clés: névralgies, neurostimulations manuelles, dysfonctions neurales, répercussions posturales

Philippe Villeneuve. La Revue de l’Ostéopathie. 2012; p 27-34